Tabakreifung in Fässern - der neue Trend für Premium-Zigarrenhersteller?

Depuis une dizaine d’années maintenant, de nombreux producteurs de cigares premium utilisent la méthode de vieillissement du tabac en fûts de chêne afin d’améliorer le profil aromatique de leurs cigares. Bien connu des fabricants de vins et de spiritueux, ce procédé a été inventé au XVIIème siècle après que des marins anglais se soient rendus compte que ce mode de transport réduisait l’oxydation de leur whiskies et bonifiait leur bouquet. Dès lors, les fûts de chêne sont passés de simples réceptacles à des instruments de maturation de premier choix. Il faudra cependant attendre la seconde moitié du XXème siècle pour que cette technique soit adoptée par les fabricants de cigares.

Les débuts de l’utilisation des fûts de chêne dans le processus de vieillissement du tabac

Célèbre pour être l’une des seules marques de cigares premium à faire subir une troisième fermentation à ses feuilles de tripe, Cohiba est également la première à avoir expérimenté la technique du vieillissement en fûts de chêne. C’est Eduardo Rivero, l’homme derrière les premiers mélanges Cohiba, qui fût à l’origine de cette révolution. Après plusieurs expérimentations, il s’aperçut en effet que l’utilisation des fûts de chêne permettait d’apporter plus de complexité et d’équilibre aux arômes du tabac. Cette méthode novatrice contribua à faire de la marque le symbole de l’excellence cubaine en matière de cigares premium et affirma son statut de marque d’avant-garde.

Face au succès des cigares Cohiba, d’autres marques suivirent le pas dès le début des années 2000. En 2004, Perdomo fut ainsi la première marque à commercialiser des cigares enveloppés d’une cape Champagne Connecticut vieillie dans des fûts de bourbon. L’expérience s’avéra une belle réussite et le Perdomo Reserve 10th Anniversary Connecticut s’imposa rapidement comme un best-seller. Depuis, tous les cigares haut de gamme de la marque utilisent des capes vieillies en fûts de bourbon. La même année, La Aurora lança également sa première série fabriquée à partir de tabacs vieillis en fûts : La Aurora Preferidos Platinum, Emerald et Gold. En 2016 et 2018, c’est au tour de VegaFina de tenter l’expérience avec deux éditions limitées qui utilisent des tabacs vieillis en fûts de rhum. Parmi ces précurseurs, on peut également citer la marque Davidoff qui en 2016 commercialisa le Camacho American Barrel Aged, un cigare fabriqué à partir de tabacs vieillis en fûts de bourbon.

La technique de vieillissement en fûts de chêne

Le vieillissement en fûts de chêne peut se faire dans des barils de bois brut ou dans des tonneaux « aromatisés ». Les fûts bruts sont des tonneaux en bois qui ne contiennent aucune substance ajoutée et qui permettent d’apporter des notes boisées et sucrées au tabac. Comme pour les barils utilisés dans le vieillissement des vins et des spiritueux, ils sont majoritairement fabriqués en bois de chêne européen ou américain en raison de sa robustesse et de son étanchéité. Les fûts « aromatisés » correspondent quant à eux à des barils qui ont été précédemment utilisés pour le vieillissement de certains alcools ou spiritueux ou qui ont été imprégnés d’alcool en vue d’une fermentation particulière.

Pour rappel, la fermentation est une étape indispensable dans le processus de fabrication des cigares. Elle se déroule juste après la phase de séchage et peut durer de 3 mois à plusieurs années pour les cigares les plus fins. Lors de la fermentation, les protéines naturellement présentes dans les feuilles de tabac se dégradent progressivement, le taux de nicotine diminue et l’acidité des feuilles s’estompe. Ce procédé contribue ainsi à améliorer la qualité et l’équilibre des arômes du tabac.

Lorsque l’on parle de vieillissement en fûts de chêne, il s’agit d’une fermentation supplémentaire qui a lieu après la phase de roulage. À la différence de la fermentation traditionnelle, cette phase ne se déroule pas à des températures comprises entre 50° et 60°C mais dans conditions qui avoisinent les 15°C. Il s’agit de permettre au tabac d’acquérir de nouvelles caractéristiques tout en préservant le goût du tabac.

Les effets du vieillissement en fûts sur les arômes du tabac

Grâce à la technique de vieillissement en fûts, les arômes du tabac sont non seulement adoucis mais gagnent également en complexité. L’utilisation de fûts imprégnés de vins ou de spiritueux permet en effet d’ajouter de nouvelles caractéristiques organoleptiques aux cigares.

Parmi les différents types de fûts utilisés pour vieillir le tabac, les fûts de bourbon, de rhum, de whisky et de Xérès sont les plus utilisés mais il existe également des producteurs de cigares qui utilisent des fûts imprégnés de vins comme du chardonnay ou du pinot noir.

Les fûts de bourbon permettent d’affiner les arômes du tabac et de les adoucir. Ils sont connus pour favoriser le développement d’arômes pâtissiers comme le caramel, la vanille ou l’amande. Les fûts de Xérès vont quant à eux permettre de développer des arômes plus épicés, fruités mais également torréfiés comme le café et le chocolat noir. Les fûts de rhum offrent également une large palette d’arômes grâce à leur importante variété. Il existe en effet des rhums aux arômes boisés, épicés, végétals, floraux, fruités ou encore boisés. En fonction du bouquet recherché, les maîtres assembleurs opteront ainsi pour un type de rhum plutôt qu’un autre.

Depuis quelques années, le vieillissement en fûts de chêne a connu un développement important chez les fabricants de cigares en raison de l’engouement des consommateurs pour le concept d’appariement. Les accords parfaits entre le cigare et les spiritueux sont en effet de plus en plus recherchés par les aficionados et cette tendance ne cesse de s’amplifier d’année en année. Face à la forte demande, de nombreux fabricants ont ainsi commencé à imaginer des cigares dans le seul objectif de les accorder avec un alcool en particulier. Certains alcools comme le Cognac Martell Cohiba ont également été développés dans le but de s’accorder avec un cigare spécifique. Dans le cas présent, avec le Cohiba Siglo VI.