Maya Selva : Icône féminine du cigare hondurien

Maya Selva : Icône féminine du cigare hondurien

Fumer le cigare a toujours été considéré comme l’apanage des hommes. Si quelques femmes, à l’image de Georges Sand et Marlene Dietrich, ont contribué à faire avancer les stéréotypes de genre dans ce domaine, une poignée d’entre elles seulement sont parvenues à s’imposer dans le milieu très fermé des fabricants de cigare haut de gamme. Maya Selva est l’une d’entre elles…

Portée par l’ambition inébranlable de faire découvrir la richesse de son terroir natal, le Honduras, aux Français d’abord puis au reste du monde, cette franco-hondurienne s’est rapidement fait connaître grâce à des vitoles originales et de grande qualité. Les cigares Maya Selva se déclinent aujourd’hui en trois marques de renommée mondiale, Flor de Selva, Cumpay et Villa Zamorano, et continuent de séduire de nouveaux adeptes chaque année. Portrait d’une femme « déterminée ».

L’idée derrière le cigare Flor de Selva

Née en 1965 à Tegucigalpa au Honduras, Maya Selva est le produit de deux mondes. De père hondurien et de mère française, elle passe la plus grande partie de sa jeunesse au Honduras. À l’âge de 16 ans, elle part étudier en France où elle prépare un diplôme d’ingénieur à l’École Internationale des Sciences du Traitement de l’Information (EISTI). Elle part ensuite aux États-Unis, où elle obtient un Master en Sciences. En 1991, alors âgée de 26 ans, elle décide de rentrer au Honduras afin de poser les premières pierres d’un projet qui lui tient à coeur. Maya Selva rêve en effet de développer un produit 100% hondurien, capable de faire rayonner son pays à l’international. 

Après avoir mûri différentes options, elle se tourne finalement vers le cigare qui, selon elle, est le produit qui représente le mieux la richesse de ses terroirs. Elle explique également ce choix par son désir de changer le regard des Français vis-à-vis du cigare hondurien. Lors de son séjour en Europe, elle raconte en effet avoir été frappée par la qualité moyenne des différents cigares honduriens proposés aux consommateurs. Cette expérience lui inspira ainsi l’envie de créer un cigare à son nom, 100% hondurien et de grande qualité. 

Lorsque Maya Selva démarre son aventure dans l’univers très fermé des fabricants de cigares, le marché du Honduras est déjà dominé par deux figures emblématiques de l’industrie : Jorge Bueso, installé au nord-Ouest dans la vallée de Copàn, et Nestor Plasencia, dont les plantations s’étendent à Danli au Sud du pays. C’est donc tout naturellement qu’elle se dirige vers eux pour leur demander leur soutien. Si Don Jorge Bueso ne la prend pas au sérieux et lui refuse son aide, Nestor Plasencia reconnaît quant à lui le potentiel de Maya Selva et lui propose dès 1994 de collaborer avec lui.

Les premiers pas d’un géant

Cette rencontre va se montrer décisive pour l’avenir de la jeune franco-hondurienne. Elle passe en effet plus d’un an aux côtés de Nestor Plasencia et apprend toutes les étapes de production d’un cigare de qualité premium. Ce dernier lui confie même la direction de son usine de fabrication Tabacos de Oriente située à Danli. Dès 1995, elle présente une première gamme de 5 cigares à son nom qu’elle part vendre aux détaillants les plus cotés de la capitale parisienne. Elle vend ainsi sa première boîte Boulevard Bonne Nouvelle, puis cinq boîtes de chaque module dans la « Boutique 22 » Avenue Victor Hugo. Mais sa première commande de taille émane d’un distributeur allemand, Michael Kohlhase, qui lui prend cinquante boîtes. Cette collaboration est d’ailleurs toujours d’actualité. Dès 1996, les cigares Flor de Selva dépassent les 100 000 exemplaires vendus et en 1997, le magazine L’Amateur de cigare nomme le Flor de Selva Robusto un « classique du genre ». 

Les cigares Flor de Selva se distinguent par leur construction parfaite et leur palette aromatique unique. Ils offrent en effet un registre organoleptique à mi-chemin entre la puissance des cigares cubains et la suavité des cigares dominicains. Entièrement roulés à la main à partir de tabacs cultivés dans la vallée de Jamastrán Valley à El Paraíso, ces cigares élégants sont faciles à fumer et proposent des saveurs boisées d’une grande subtilité. Comme pour ses cigares, Maya Selva tient à ce que les boîtes qui protègent ses merveilleuses vitoles soient entièrement fabriquées à partir de bois honduriens. Elle privilégie ainsi le cèdre royal et le laurier tropical dans la confection de ses emballages.

La naissance d’un empire du cigare

Si Maya Selva a réussi à s’imposer rapidement sur le marché des cigares haut de gamme, c’est d’abord grâce à une détermination sans faille et un souci du détail particulièrement développé. Femme d’affaires, mère de deux enfants et master-blender de talent, elle jongle habilement entre toutes ces étiquettes sans jamais rien négliger. Pour elle, le plus important est de continuer à apprendre chaque jour car « le tabac est une connaissance empirique qui ne vient qu’avec le temps ». C’est dans cette perspective qu’elle lance dès 1999 sa deuxième marque de cigares appelée « Cumpay ». 

Avec la réouverture des frontières entre le Honduras et le Nicaragua en 1996, Nestor Plasencia récupère ses terres au Nicaragua et fait découvrir ce terroir si particulier à Maya Selva. Cette dernière s’éprend alors de passion pour les pentes du volcan Omotepe et ses terres particulièrement fertiles. C’est ce terroir qu’elle choisit pour la fabrication de ses puros nicaraguayens. Avec des saveurs plus corsées et plus épicées que les Flor de Selva, les cigares Cumpay offrent une puissance aromatique d’une grande finesse et confirment l’incroyable talent de Maya Selva au yeux des Européens. 
Seulement trois ans plus tard, en 2022, elle élargit encore son catalogue et créé la marque Villa Zamorano. Avec des saveurs plus rustiques et plus expressives que les Flor de Selva, cette marque d’entrée de gamme, fabriquée à Danli avec une cape Sumatra d’Indonésie, se distingue par un rapport qualité prix inégalé. Le format El Gordo a ainsi obtenu un score de 92 lors d’une dégustation à l’aveugle organisée  par le Cigar Journal en 2014. Villa Zamorano représente aujourd’hui 60% des ventes de Maya Selva Cigars sur 2,5 millions de cigares vendus chaque année.

Les cigares Maya Selva bénéficient aujourd’hui d’une réputation bien ancrée dans l’univers des cigares premium. Pendant plus de 20 ans, ces cigares ont su séduire les Européens, et plus particulièrement les Français, à travers leurs saveurs typiques et leur construction impeccable. Mais cette réussite n’empêche pas la « reine des cigares honduriens » de continuer à se tourner vers l’avenir. Depuis 2017, elle travaille ainsi au développement de ses marques sur le marché américain et plus récemment, à leur introduction en Asie. En 2022, Maya Selva a également été élue Grand Maître de la Confrérie de Jean Nicot, marquant ainsi une étape dans la reconnaissance de cette femme déterminée dont l’ambition et la persévérance ne semblent avoir aucune limite. 

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